Journaliste de voyages, Lien Verwimp décrit la photographie comme un moyen de s’imprégner pleinement de chaque destination visitée.
Au fil d’un voyage, chacun vit et ressent le moment à sa manière. Imaginons que cent personnes fassent le même voyage. Si vous demandez à chacune d’elles de tenir un journal, vous noteriez évidemment de grandes similitudes mais auriez au final cent récits tous très différents, nourris des goûts et de la sensibilité de chacun.
La photographie de voyage participe de la même idée. Les préférences esthétiques d’un individu, ses choix de tons, des sujets qui méritent d’être photographiés, tout cela va réellement conditionner la façon de réaliser sa composition.
Ce qui fascine surtout Lien Verwimp, c’est observer les réactions différentes des gens face à un lieu donné, à tel point qu’elle a choisi d’en faire une activité professionnelle. « Voici quatre ans que je suis journaliste de voyages », explique-t-elle. « Il y a deux ans, j’ai lancé mon propre site web de voyage, Daymaker. C’est une plateforme de voyage à caractère social où les internautes font découvrir leurs voyages à la communauté du site. Suivant votre profil, on vous proposera des itinéraires qui correspondent à vos propres centres d’intérêt. »
« C’est tout naturellement que suis tombée dans le bain de la photographie », confie-t-elle. Cela correspond au moment où je suis partie barouder en Australie et en Asie du Sud-Est. J’y ai pris beaucoup de photos avec mon téléphone portable : rien d’exceptionnel comme matériel. J’ai tout de même réalisé que je pouvais intéresser les gens, non seulement avec mes récits mais aussi avec mes compositions photo. Les internautes réagissaient à mes clichés, qui les faisaient rêver et qui leur donnaient envie de partir découvrir de nouveaux horizons. C’est génial.
J’ai fait cela pendant un certain temps et puis j’ai découvert que je pouvais bien mieux capter le moment et les émotions en utilisant un appareil photo numérique. J’ai donc acheté mon tout premier appareil et dès lors, mes voyages ont pris une tout autre dimension. »
Pourquoi utiliser un appareil photo hybride pour la photographie de voyage ?
En s’attachant à réaliser des compositions plus travaillées, Lien a jeté un regard plus posé sur les voyages. « J’ai perçu la beauté dans des choses insoupçonnées », confie-t-elle avec enthousiasme. « Je me postais sans bouger à des endroits où je n’allais pas spontanément. Je me levais aux aurores pour esquisser des paysages à la lueur du soleil levant.
Ce qui me plaît dans cette démarche, c’est que tout s’opérait naturellement. Je me fiais à mon regard plutôt qu’à des considérations techniques. J’ai certes beaucoup appris en étudiant les compositions d’autres photographes et en multipliant les essais mais je n’ai jamais suivi de cours sur la photographie. En fait, je suis autodidacte. »
« C’est cela l’idée finalement. Quand elle se crée au travers de votre sensibilité, la composition porte votre signature. »
En passant d’un simple téléphone portable à un appareil photo hybride haute résolution associé à divers objectifs de haute qualité, Lien mesurait d’emblée les progrès qu’elle faisait dans l’art de photographier.
« Un monde de possibilités s’est ouvert, faisant que je m’attachais davantage à ce qu’il se passait dans des situations données pour repenser le cadrage. Il arrive que l’émotion réside non pas dans la composition d’ensemble mais dans l’expression qui se lit sur un visage et l’on va alors zoomer un peu plus. C’est pour moi une excellente façon de poser son regard sur la destination.
« Les appareils Fujifilm sortis récemment sont vraiment simples d’utilisation. Tout le monde peut se mettre à la photographie ; nul besoin d’avoir de grandes connaissances techniques pour s’y consacrer, même si cela nécessite un peu de temps pour se familiariser avec les différentes fonctions de l’appareil. Mais la période de prise en main est raccourcie grâce à la simplicité des nouveaux modèles.
« J’adore les modes de simulation de films. Pour la photo de voyage, c’est fabuleux d’en expérimenter un ou deux pour déterminer les tonalités qui ressortent bien. Quand je suis allée en Sicile, certaines couleurs ressortaient plus que d’autres sur chacune des îles. C’est réjouissant de trouver un profil qui les met en valeur. On finit par créer une signature visuelle pour l’ensemble du voyage. »
« Mon appareil photo principal est le FUJIFILM X-T30 II. Je me sers en parallèle du FUJIFILM X100VI. J’associe deux objectifs avec le X-T30 II, principalement le FUJINON XF 18-55 mm f/2,8-4 R LM OIS et aussi le XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR .
L’objectif que j’utilise principalement me permet de réaliser une composition générale. Quant au second, un objectif zoom, il me permet de photographier un animal, un pêcheur ou un détail au loin. Ainsi, je peux à la fois réaliser une composition d’ensemble et la photographie d’un détail. C’est ce qui me plaît beaucoup. En voyant les deux photos, on se fait une bonne idée du lieu photographié. »
Suivre le mouvement
En voyant les photos de Lien, c’est une évidence : la photographe se laisse guider par la lumière naturelle mais elle sait aussi s’en passer.
Il est certes appréciable de photographier dans des conditions météo favorables mais on peut très bien signer de superbes compositions sans les avoir. Si l’on dispose de peu de lumière naturelle, c’est l’occasion de s’intéresser à la photographie d’intérieur.
« C’est un genre photographique que je souhaite toujours approfondir. Quand il fait mauvais, je réalise plus de photographies en noir et blanc car l’ambiance se prête bien à ce style de photos. » Selon Lien, lorsqu’on perd une occasion de photographier, une autre se présente. « C’est l’occasion de faire preuve de créativité. C’est ce qui me plaît justement. »
Ce que Lien aime beaucoup faire lorsque les mauvaises conditions viennent contrecarrer ses plans, c’est tout bonnement s’asseoir et contempler la scène qui se déroule sous ses yeux.
« J’adore me retrouver dans un endroit particulièrement animé. On peut s’asseoir avec un bon café et attendre le bon moment pour saisir une scène intéressante de la vie de tous les jours. La photo d’un paysage pourra montrer une belle facette de votre voyage mais un cliché montrant l’expression d’un habitant du pays pourra aussi présenter une facette saisissante.
« Mon mari m’a dit un jour : Elles sont belles, tes photos de Tokyo mais pourquoi ne pas montrer aussi les sites très touristiques ? Ce n’est pas la façon dont j’aime présenter une ville en photos. Je préfère m’attarder sur les gens de la communauté locale, sur certaines rues car ces photos parleront davantage, faisant ressortir le caractère de la destination visitée et l’émotion ressentie. »
Certains photographes de voyage s’évertuent à photographier des endroits du monde avec le moins de personnes possible dans le cadre. Mais Lien ne souhaite pas dépurer les endroits qu’elle visite.
« Certains diront qu’ils ne sont pas adeptes de ce genre de photo mais ça ne me dérange absolument pas : chacun ses goûts après tout. Quand je prends des clichés en vacances, je suis parfaitement consciente que certaines personnes aimeront les photos ou la destination même mais chez d’autres, cela ne leur parlera pas du tout. Il n’y a rien d’étonnant. »
Une façon d’aller au contact des gens
Pour Lien, rien n’est plus enrichissant que d’échanger avec les habitants en réalisant ses photographies de voyage.
« Je me donne beaucoup de temps pour visiter certains endroits bien précis pour faire en sorte d’en profiter pleinement. L’idée est d’abord de s’attarder un peu. Inutile de se précipiter et de photographier tous azimuts. Je prends le temps de me poser et d’observer les alentours pour déceler là où j’ai une chance de capter l’émotion.
Je ne parle pas forcément de l’émotion qui se lit sur un visage mais de l’émotion qu’on peut ressentir à la vue de tel ou tel endroit. C’est pourquoi je tiens à prendre mon temps pour mieux me préparer, ainsi que mes photos. Je programme mon réveil très tôt pour me donner le temps de déambuler sur les lieux avant toute chose.
La photographie me donne aussi tout le loisir d’échanger avec les habitants. Je vais souvent à leur rencontre et je leur demande si je peux les photographier sur le vif. Il n’y a rien de mieux pour toucher du doigt la culture locale. »
En prenant le temps d’observer et de réfléchir, Lien tente de capter l’énergie des lieux qu’elle visite.
Au final, une photo est réussie quand elle interpelle et malgré son côté figé, elle donne l’impression que quelque chose se passe. Une impression de vie et de mouvement.
« Les bonnes photos transmettent une foule de choses. Sitôt que les gens posent leur regard dessus, ils sont comme happés. On se sent transporté sur les lieux à ce moment-là. C’est ce que j’aime tout particulièrement. »
