Le photographe de mariage Scott Johnson révèle comment les photographes peuvent passer à la vidéo en toute simplicité
Depuis 20 ans, Scott Johnson couvre des mariages en se spécialisant dans les portraits grandioses et artistiques. Il est prisé par les clients à la recherche d’images au grain vintage et intemporel ; mais même chez les amateurs de ce type de photographie de mariage, certaines touches de modernité sont attendues.
« La vidéo s’est indiscutablement placée au premier plan », indique Scott. « Aujourd’hui, particulièrement avec les appareils que nous utilisons, un simple bouton permet de passer de la photo à la vidéo. J’ai commencé à m’y essayer après les confinements. C’est difficile, j’ai toujours eu tendance à me demander si je devais faire des photos ici ou des vidéos là. Mais je vais continuer et le proposer davantage cette année. »
De nos jours, tous les couples souhaitent une vidéo de leur mariage : Scott affirme que les photographes doivent s’adapter s’ils ne veulent pas être laissés de côté.
« L’époque où l’on pouvait se spécialiser uniquement dans la photographie est révolue », observe-t-il. « Le secteur exige d’avoir plusieurs cordes à son arc, en particulier dans le domaine des mariages, car la compétition est rude. Et si d’autres professionnels se chargent de la vidéo, je pourrais également perdre mes opportunités en tant que photographe. Offrir les deux options est très important de nos jours. »

Qu’attend-on d’un vidéaste de mariage ?
Les vidéos de mariage ne sont pas un phénomène nouveau, précise Scott, bien que l’ère du numérique les ait rendues bien plus courantes. C’est le type de réalisation qui a considérablement changé au cours des dernières décennies.
« À l’époque où mes parents se sont mariés, on finissait avec des vidéos de trois heures », dit Scott en riant. « De nos jours, les gens ne prennent pas le temps de regarder des films aussi longs. Ils veulent un aperçu de dix à quinze minutes qui résume la journée. Il s’agit de mettre en lumière les moments marquants de la journée, sans en faire trop. Nous filmons tout de même la cérémonie et les discours en entier, donc si le couple souhaite les revoir en entier, c’est possible. Mais nous regroupons surtout des moments clés qui retranscrivent l’atmosphère et la joie du mariage en dix minutes. »
Pour filmer ces instants précieux, Scott opte pour la simplicité.
« Nous installons deux trépieds, un à l’avant et l’autre à l’arrière, puis nous plaçons des micros sans fil sur le vicaire et le marié. Nous ne faisons évidemment pas porter de micro-cravate à la mariée : ce n’est pas esthétique sur la robe. Ensuite, nous synchronisons et montons le tout. »
« Nous procédons de la même manière pour les discours. Nous posons un micro sur la table, faisons une mise au point sur la personne faisant le discours et une autre sur la table des mariés, puis nous filmons les réactions de quelques invités à certains moments et enfin, nous montons le tout. »

Filmer les moments authentiques
Pendant le reste du mariage, Scott se focalise sur la capture d’instants précieux. « Je veux donner un aperçu authentique de la journée », explique-t-il, « et les vidéos les plus belles sont les moments pris sur le fait. »
« Personne ne veut une vidéo de personnes figées, c’est ennuyeux. Je vais filmer les interactions avec le couple, lorsqu’ils parlent, rient et regardent parfois dans l’objectif. Les couples veulent une vidéo qui complète la photographie, et les vidéos pleines de mouvement et d’expression sont les meilleures pour cela. »
Savoir différencier les éléments d’une bonne photo ou d’une bonne vidéo est une compétence qui se développe avec l’expérience, indique Scott. « Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une séquence de dix secondes, que vous pourrez ensuite monter comme vous le souhaitez. Prenez les photos, puis passez à la vidéo et appuyez sur Enregistrer pendant dix secondes. »
« J’arrive de mieux en mieux à comprendre ce que je devrais filmer et ce que je devrais photographier maintenant. Il faut avoir confiance en soi et en ses capacités. Au début, c’était très difficile, je m’éparpillais beaucoup. Mais c’est comme tout : plus on essaie, plus on développe ses compétences, plus on obtient les résultats qu’on recherche. »
Un appareil photo qui peut facilement basculer de la photo à la vidéo est une grande aide dans ce processus. C’est pour cette raison que Scott utilise le FUJIFILM X-T5. « L’autofocus est très rapide sur le X-T5 », souligne-t-il. « Je l’utilise donc pour la photographie documentaire, puis je tourne une molette et j’appuie sur le même bouton pour lancer la vidéo. C’est littéralement une molette : tout est tellement plus simple maintenant. »
Passer à la vidéo après des années d’expérience de photographe a un avantage : les compétences de base sont identiques. Les mêmes règles de composition s’appliquent également lors de la réalisation de courtes séquences vidéo. « Évidemment, vous ne pouvez pas filmer en portrait, tout est en paysage », ajoute Scott. « Mais l’important, c’est de raconter une histoire. Une photo peut vous présenter une personne qui rit, mais vous ne saurez pas ce qui l’a fait rire. Une bonne vidéo ajoute ces petits éléments qui manquent aux photos. »

Monter une vidéo de mariage
Les photographes envisageant d’offrir un service vidéo doivent garder à l’esprit que, lorsque le mariage est terminé, le travail ne fait que commencer. Monter une journée entière de séquences pour créer la vidéo finale peut être fastidieux, et il est donc utile d’avoir un système en place.
« Nous allons probablement filmer quatre ou cinq heures, puis tout répartir par catégories : les bonnes séquences, les séquences acceptables et celle qu’on ne garde pas. Après cette étape, on crée un ensemble avec un petit peu de tout pour obtenir un résultat final agréable et équilibré. »
« Nous allons probablement filmer quatre ou cinq heures, puis tout répartir par catégories : les bonnes séquences, les séquences acceptables et celle qu’on ne garde pas. Après cette étape, on crée un ensemble avec un petit peu de tout pour obtenir un résultat final agréable et équilibré. »
« En quelque sorte, vous devez dire : “c’est comme ça que vous aurez le résultat que vous cherchez” », remarque-t-il. « C’est parce que nous utilisons certaines musiques de fond et certains découpages. Une simple demande de changement de deux secondes peut exiger de remonter entièrement la vidéo. Alors il faut leur expliquer : “c’est comme ça que l’on va faire.” Le vidéo que vous recevrez sera la vidéo finale. »

Scott n’oublie jamais qu’il n’est pas recruté par hasard, et c’est une approche qu’il applique à tous les événements. Un couple choisit toujours son photographe de mariage avec soin : une fois sur place, il peut travailler en sachant que ses clients lui font pleinement confiance.
Il conseille aux photographes qui rêvent d’explorer le monde de la vidéo d’avoir la même confiance en eux.
« Faites-vous confiance », conclut-il. « Il est normal d’avoir des doutes, mais plus vous essaierez la vidéo, mieux vous y arriverez. Vous serez à l’aise dans les deux domaines en un rien de temps. »